
Paris, le vendredi 3 juin 2022 – Les syndicats de libéraux employeurs ont accepté d’augmenter de 3 % les salaires minimum en cabinet à compter du 1er juillet prochain.
Depuis 2020 et les accords du Ségur, les agents hospitaliers ont bénéficié de diverses primes et hausses de salaires. Rien n’a été accordé de façon globale en revanche aux salariés des cabinets libéraux, qui font partie des fameux « oubliés du Ségur ». Alors que l’inflation continue de progresser, les médecins libéraux employeurs ont donc décidé de mettre la main au portefeuille pour venir en aide à leurs salariés (et pour éviter une baisse d’attractivité du métier).
Les quatre principaux syndicats de praticiens libéraux (CSMF, FMF, SML et MG France) et les trois centrales syndicales de salariés (CGT, FO, Unsa) ont donc signé un nouvel avenant à la convention collective du personnel des cabinets médicaux qui se traduit par une augmentation de 3 % des salaires.
Une hausse des salaires qui compense l’inflation
Cette hausse de 3 % concerne l’ensemble des salaires minima de la grille salariale et s’appliquera à compter du 1er juillet. A cette date, le salaire minimum pour un employé d’un cabinet médical sera ainsi de 1664,48 euros bruts par mois (pour 35 h). L’accord engage tous les médecins membres des syndicats signataires mais le gouvernement pourra prendre un décret pour en faire bénéficier l’ensemble des 80 000 salariés de la branche.
Cette hausse se cumule avec celle de 2,2 % effective depuis le 1er juin 2021, soit une augmentation de 5,2 % des salaires en un an. Juste de quoi compenser l’inflation, qui se chiffre également à 5,2 % sur un an au mois de mai.
Si les syndicats patronaux se félicitent de cet accord, ils rappellent que les médecins employeurs doivent les assumer seuls « sans aucune aide ». « Ces revalorisations légitimes de salaires » se traduisent par « une hausse conséquente des charges patronales » écrivent les quatre syndicats dans un communiqué commun. « Les tarifs des consultations n’ont pas évolué ou très peu pour certaines spécialités avec l’avenant 9 (effectif depuis le 1er avril), cela va être pris directement sur la marge des cabinets médicaux » rappelle le Dr Laurent Verzaux, membre de la CSMF et président de la commission en charge des négociations salariales.
Au gouvernement de mettre la main au portefeuille
Les syndicats de médecins libéraux employeurs appellent donc le gouvernement à « proposer rapidement des mesures financières », c’est-à-dire sans attendre l’adoption de la nouvelle convention avec l’Assurance maladie, prévue pour 2023. Un coup de pouce à destination des libéraux qui pourrait notamment passer par une baisse des cotisations.
Il serait dommageable que pour garantir l’attractivité de la
médecine libérale pour les salariés, on la réduise pour les
médecins eux-mêmes rappelle les syndicats. « Il faut trouver le bon
équilibre pour que la branche reste attractive pour les salariés et
que les employeurs ne soient pas tentés d’aller vers des solutions
en apparence moins couteuses, mais moins efficaces en qualité de
soins » conclut le Dr Verzaux.
Nicolas Barbet