Pékin, le mardi 11 février 2020 - L'épidémie de 2019-nCoV, qui
a fait son premier mort il y a exactement un mois, a franchi un
nouveau seuil symbolique avec plus de 1000 décès recensés (1018
dont 2 hors de Chine) pour un total de 43 138 cas identifiés (42
667 en Chine).
Les autorités sanitaires chinoises font ainsi état de 108
nouveaux décès en vingt-quatre heures, le plus lourd bilan
quotidien enregistré à ce jour, tandis que les cas confirmés de
contamination ont augmenté de 2 943 ce qui étaye la thèse selon
laquelle l’épidémie se stabiliserait autour de 3000 nouveaux
patients par jour.
Dans ce contexte, le président chinois Xi Jinping a appelé
lundi à prendre « des mesures plus fortes et décisives pour
enrayer résolument l'élan de la contagion » après s'être rendu
dans un quartier résidentiel de Pékin pour visiter un hôpital,
masque sur le visage.
Le cas d'un patient Britannique suscite l'inquiétude
Si l’OMS s’est depuis le début de la crise félicitée de la
gestion chinoise (en dépit de la mise en évidence de dissimulations
certaines de la part du pouvoir central), elle se montre désormais
plus pessimiste quant à la propagation de l'épidémie à travers le
monde.
Le cas d’un Britannique atteint par le coronavirus à Singapour
et n’ayant jamais voyagé en Chine qui a ensuite contaminé plusieurs
de ses compatriotes lors d'un séjour dans les Alpes en France
suscite notamment l’inquiétude des experts.
Ce patient aurait ainsi transmis le virus à au moins 11
personnes, dont cinq sont hospitalisées en France, cinq autres en
Grande-Bretagne et une sur l'île espagnole de Majorque.
« La détection de ce petit nombre de cas pourrait être
l'étincelle qui finira par un plus grand feu », s'est ainsi
alarmé lundi le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom
Ghebreyesus.
Parallèlement, un épidémiologiste de l’université de
Hong-Kong, le professeur Gabriel Leung a présenté un scenario
catastrophe dont l'extrapolation fait croire à certains que, dans
le pire des cas, que jusqu’à 60 % de la population mondiale
pourrait être infectée à terme.
Un scénario qui n’aura peut-être (sans doute ?) pas lieu si
2019-nCoV est à l’origine d’une épidémie saisonnière, comme le
prophétise Donald Trump qui promet la fin de l’épisode pour le
printemps !
Donald Trump, infectiologue spécialisé en coronavirus
Le 11 février 2020
Les discours sanitaires des hommes politiques sont à l'occasion une source d'hilarité pour nous autres médecins. Donald Trump prévoit que les températures estivales freineront l'épidémie de coronavirus. Le 27 septembre 2018, Mélenchon invitait l'Assemblé Nationale à tresser des lauriers aux Cubains, qui venaient d'inventer un vaccin contre le cancer bronchique. Et le 5 octobre 2019, Ségolène Royal attribuait les cancers du sein (tous les cancers du sein, si on la comprend bien) "aux pesticides", en s'énervant d'être contredite par le président de la Ligue contre le cancer.
Mais la palme revient à Michèle Rivasi, pour laquelle "aujourd'hui, les vaccins créent plus de problèmes qu'ils n'en résolvent".