Affaire Palmade : ouvrir les yeux

Paris, le samedi 18 février 2023 – Il y a la nuit. Et il y a l’après. Une sonnerie de téléphone à trois heures du matin, c’est forcément une vie qui bascule. L’instant d’avant, la chaleur des draps, les infimes et infinis tracas de l’existence. La seconde qui suit, le gouffre uniquement habité par cette apocalypse. Toutes les nuits, des hommes et des femmes reçoivent le coup de téléphone qui leur annonce la petite main potelée immobilisée au-dessus du vide, le souffle du fils aimé suspendu à une machine, les corps écrabouillés. Toutes les nuits. Et le chauffeur est la très grande majorité du temps un inconnu, un anonyme qui a meurtri tout le reste de votre existence.

Focalisation

3 219 personnes sont mortes sur les routes en 2021 et en ce mois de février ces tragédies quotidiennes sont cristallisées dans l’effroyable accident qui a privé une femme de la joie de devenir bientôt mère et très gravement blessé un homme et un petit garçon. Dans la voiture d’en face, un comédien en déshérence, jadis petit chouchou du public, Pierre Palmade, 54 ans et dépendant de la cocaïne depuis plusieurs décennies. La guerre en Ukraine, les autres conflits, la réforme des retraites, la mort de Rachel Welch, et toutes nos radios et télévisions ne se concentrent pratiquement plus que sur la vie brisée de Pierre Palmade et ce jour où il a emporté dans sa chute trois personnes et toute leur famille, qui n’aspiraient qu’à la tranquillité de l’anonymat d’une vie normale.

Débats sans fin

La fascination répond à des ingrédients simples et beaucoup sont réunis ici.

Il y a la tragédie pure de cet accident de la route, avec notamment l’innocence d’une vie à venir et celle d’un jeune enfant pulvérisée en quelques instants. Il y a la star déchue, dont on pourfend l’égoïsme aveugle de s’être ainsi jeté sur la route. Un voyeurisme facile et malsain se déploie sans attendre : tous les instants, tous les démons de la vie du comédien sont présentés au grand jour et décortiqués, comme s’il y avait dans ce parcours cabossé, un indice qui aurait permis de prévenir le drame.

Comme si on pouvait condamner le coupable, le criminel avant qu’il ne le soit. Comme toujours en France (dans le monde ?) des camps semblent vouloir se dessiner ; il faut s’affronter. Pour ou contre : la famille éplorée ou la riche star dont on redoute qu’elle soit protégée par sa notoriété. Les questions appelant au débat sont, il faut le dire, très nombreuses.

Un fœtus de plus de 28 semaines (et donc viable) doit-il être considéré comme une « personne » (si il a respiré ne serait-ce qu’une seule fois) ou ne faut-il pas prendre le risque de remettre en cause le (fragile) équilibre garantissant le droit à l’avortement par une telle reconnaissance ? Un homme sous l’emprise de cocaïne, dont la conscience est donc nécessairement altérée par la prise de ce stupéfiant et par sa dépendance, un homme malade, peut-il être considéré comme totalement responsable de ses actes, même s'il est évidemment légitime que la conduite sous l'emprise de stupéfiants constitue une circonstance aggravante ? Faut-il créer la notion d’homicide routier pour que la spécificité des accidents de la route soit mieux reconnue par la justice ? Ainsi, cet accident semble nous contraindre à répondre enfin à différentes questions laissées en suspens, en particulier le débat juridique complexe concernant les accidents impliquant des fœtus viables.

Epoque oblige par ailleurs, les discussions et reportages autour de ce fait divers ont également conduit beaucoup à s’inquiéter et à mettre en garde contre un risque de stigmatisation des homosexuels et des consommateurs de drogues. Le voyeurisme facile que nous évoquions s’est en effet focalisé sur certaines pratiques de Pierre Palmade. Il était essentiel pour les addictologues et les membres de la communauté homosexuelle d’insister sur le fait que contrairement à ce que pourrait laisser croire trop hâtivement une des confessions de Pierre Palmade, tous les homosexuels ne se réfugient pas dans la drogue.

Par ailleurs, alors que le « chemsex » a été l’objet de nombreux commentaires, un militant de l’association Aides, Haim Bladou a tenu à préciser : « tous les chemsexeurs ne sont pas dans une dynamique d’addiction et certains contrôlent leur consommation (…). Il existe des Happy chemsexeurs qui prennent un plaisir occasionnel lié à cette pratique ». Beaucoup dans la communauté homosexuelle ont salué ce texte également très pédagogique sur le chemsex. Cependant, tous ne partagent pas cette volonté de relativisme : l’affaire Palmade est plus certainement pour eux l’occasion de diffuser largement leurs craintes. Depuis plusieurs années en effet, les messages d’alerte se multiplient.

Outre ceux assez médiatisés de Jean-Luc Romero dont l’époux est mort d’une overdose après une séance de « chemsex », on rappellera celui du président de l’association Aides, Aurélien Beaucamp intitulé « Ne regardons pas les hommes tomber » publié dans Libération. Il écrivait il y a plusieurs années : « La commercialisation à bas coût et sur Internet des nouvelles drogues de synthèse a ouvert pour les gays une ère de consommation, souvent dans le cadre de marathons sexuels, aussi appelés «chemsex» (pour chemical sex). Les situations de décrochage social et d'overdoses liés à cet usage de drogues se sont accrues ces dernières années, illustrées par les annonces fréquentes de perte de travail ou de décès aussi soudains que prématurés. Il s'agit bel et bien d'une crise sanitaire. (…) User de produits psychoactifs, en contexte sexuel, pour augmenter la désinhibition, les performances, les plaisirs, n’est pas nouveau. Nos communautés ont utilisé les poppers, l’ecstasy, la cocaïne, l’alcool… Il s’agit ni d’être manichéen ni de faire preuve d’angélisme. Il faut une vision pragmatique sans exclusion, appels alarmistes ou jugement. Considérer nos pairs irresponsables est délétère. Nous, militants de Aides, constatons que nos amis, amants, nos pairs tombent à nouveau. Cette crise sanitaire nous impose de revoir le traitement de ces consommations par la communauté, les autorités de santé, le législateur » insistait-il.

Lâcher prise

Quelques temps plus tard, le Dr Thibaut Jedrzejewski médecin généraliste et également homosexuel évoquait lui aussi dans Slate le piège du chemsex. Son analyse faisait écho aux confessions de Pierre Palmade, qui décrivait comment la cocaïne semblait lui permettre de mieux « accepter » ou « assumer » son homosexualité. Bien sûr, beaucoup ont voulu prendre leur distance avec une telle déclaration, rappelant que la grande majorité des homosexuels ne connaissent pas les mêmes démons que l’humoriste. Cependant, l’analyse de Thibaut Jedrzejewski rappelle que cette souffrance, ce type de cheminement ne sont pas isolés.

Il écrivait en 2021 : « Certains de mes collègues et moi voyons arriver chaque jour de nouvelles personnes qui, du fait de l'isolement et de l'ennui provoqués par les confinements et le couvre-feu, se sont mises à consommer des produits psychoactifs, trop souvent en slam (par voie intraveineuse), sans avoir la moindre idée de leurs conséquences. Ces consommations dégénèrent rapidement et envahissent la vie des personnes. Ce qui venait d'abord comme un soulagement s'avère être finalement une confrontation inévitable avec les démons qu'on avait pris soin de laisser de côté. Et nous voyons prendre forme tout ce qui se trouvait plus ou moins latent dans les parcours de ces hommes : le besoin absolu d'évasion, le vide laissé par le sexe et la fête, l'identité subie, le manque d'affection, d'amour, de connexion et la solitude. (…) Ce n'est (…) pas «à cause» de la PrEP et de son pseudo-pouvoir désinhibiteur que le chemsex a émergé. Elle n'a pas libéré d'une cage des fauves affamés. Mais elle a fait tomber le rideau, elle a dévoilé tout ce qui nous pèse encore. Et encore plus que le VIH. Elle nous ramène aux réflexions qui se sont, si ce n'est arrêtées, bien ralenties au début des années 1980. Des explorations sur ce que nous sommes, sur qui définit l'homme homosexuel et comment, qui nous construit, comment est-ce que nous bourgeonnons dans notre société. Et en quarante ans, cette société a changé. Mais nous sommes encore obligés de porter de nombreux bagages, de tirer nos casseroles. L'homophobie n'a plus les mêmes formes, et le VIH, à la fois catalyseur du militantisme pour les droits des malades et la démocratie sanitaire, et du militantisme pour l'égalité des droits, a redistribué toutes les cartes. Dans notre société actuelle, nous avons plus de puissance mais celle-ci est d'autant plus hétérogène. Le lobby gay fait son travail mais nos solidarités sont bancales (…). Malgré ce positionnement (…) nous nous construisons toujours pareils : minoritaires, exclus, seuls, avec le sentiment permanent d'être différents et que cette différence nous rend toujours potentiellement moins bons. Nous sommes encore à la fois les objets de mépris, d'incompréhension et de nombreuses fascinations. Et le chemsex. C'est dans ce contexte de libération et de confrontation qu'il arrive pour soulager cela. Pour nous donner l'impression de ne plus être seuls, pour nous faire vivre de l'harmonie, pour nous rendre amoureux de nos plans sans lendemain. (…) Nous pouvons enfin réconcilier notre sexualité, nos fantasmes, nos plaisirs, nos envies de baiser avec nos besoins de créer du lien, de s'attacher, de se rendre vulnérables et insouciants, sans avoir peur d'en souffrir. Le chemsex donne la sensation d'être en sécurité, entre nous, dans un monde qui ne nous comprend pas. (…) Il y a bien des usagers qui prennent ce type de produits pour la simple explosion du plaisir, pour l'expérience mystique ou pour s'amuser. Mais le «lâcher-prise» n'est jamais bien loin ».

Une maladie dans un angle mort

Cette analyse du Dr Thibaut Jedrzejewski et le sombre destin de Pierre Palmade doivent nous conduire à un autre regard sur les souffrances persistantes de la communauté homosexuelle, alors que différents signaux au sein de notre société (comme le fait qu’un des comédiens préférés des français soit homosexuel…) nous poussent peut-être à croire que les démons intérieurs et extérieurs sont tous morts.

De la même manière, cette déchirante affaire doit ouvrir nos yeux sur le fléau de la consommation de drogues, alors que celle-ci connaît une ampleur inégalée. Il ne s’agit pas seulement de rappeler sa dangerosité pour soi mais aussi pour les autres (l’accident de la famille percutée par Pierre Palmade en est la démonstration la plus glaçante) mais également d’insister sur le fait que la dépendance à la drogue est une maladie. Invité sur plusieurs plateaux ces derniers jours le psychiatre Laurent Karila a tenu à marteler : « L'addiction est une maladie chronique comme un diabète, comme un cancer. Vous êtes traité, mais vous pouvez rechuter ». Il ne s’agit nullement par une telle assertion de minimiser une quelconque responsabilité de Pierre Palmade et de toutes les autres personnes conduisant sous l’emprise de stupéfiant ou de l’alcool.

Mais c’est un message à l’intention des pouvoirs publics et de la société, afin que la dépendance aux substances psychoactives soit enfin réellement considérée comme un enjeu de santé publique majeur, nécessitant une réelle prévention (par exemple en ce qui concerne la conduite sous l’emprise de drogues qui est rarement abordée bien que responsable de plusieurs centaines de morts) mais aussi des efforts pour mettre fin à la stigmatisation afin que les prises en charge soient facilitées et sans doute plus efficaces. Un très long chemin qui verra sans doute se répéter, avant qu’il ne prenne fin, de nombreux autres drames comme celui de la semaine dernière, anonymes ou sur médiatisés.

On pourra relire :

Haim Bladou : https://twitter.com/PatrickThevenin/status/1625412576354922496

Aurélien Beaucamp : https://www.liberation.fr/france/2017/06/13/ne-regardons-pas-les-hommes-tomber_1576584/

Thibaut Jedrzejewski : https://www.slate.fr/story/204533/tribune-urgence-chemsex-hommes-gays-temps-covid-19-sexe-drogues-consommation-aides-medicales

Aurélie Haroche

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Vos réactions (19)

  • Palmade malade ? et quoi encore

    Le 18 février 2023

    Au delà de toutes considération d'appartenance à des groupes qui souhaitent se protéger, il y a la terrible réalité pour les victimes qui sont mortes ou les rescapés traumatisés à vie.
    La loi doit être appliquée comme pour tout citoyen, sans aucune excuse, avec dans ce cas plusieurs circonstances aggravantes.
    Texte officiel Service public :
    Autre cas d'homicide involontaire
    Accident de la route
    L'homicide involontaire commis par un conducteur est puni jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.
    S'il y a une circonstance aggravante, le conducteur peut être puni d'une peine pouvant aller jusqu'à 7 ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende.
    S'il y a plusieurs circonstances aggravantes, la peine peut aller jusqu' 10 ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende.

    Plusieurs cas sont des circonstances aggravantes :
    Le conducteur a commis une violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité, autre que celles mentionnées ci-dessous.
    Le conducteur a commis un délit de fuite.
    Le conducteur était en état d'ivresse ou sous stupéfiants, ou a refusé de se soumettre aux contrôles à même d'établir cet état.
    Le conducteur n'était pas titulaire du permis de conduire ou son permis était annulé, invalidé, suspendu ou retenu.
    Le conducteur roulait à 50 km/h ou plus au dessus de la vitesse maximale autorisée.
    Le conducteur qui a commis un homicide involontaire encourt également des peines complémentaires.

    Dr JG

  • Société de consommation

    Le 18 février 2023

    L'affaire Palmade nous permet de mieux refouler que notre société de consommation (tout est dit dans cette expression) est aussi une addictologie où les objets en tout genre que nous vante la publicité (influenceur d'objets à consommer) sont nos drogues quotidiennes... livrées à domicile en toute légalité ! Tourner le regard vers le cas particulier Palmade permet de ne pas voir qu'il est juste la partie visible de l'iceberg d'un comportement toxicomaniaque quasi généralisé.
    Certes nos objets de drogue ne sont pas les mêmes (sauf tabac et alcool, bouffe ! ce qui n'est pas rien) mais l'appétence toxicomaniaque est là.

    Dr P Bourg

  • La fatigue

    Le 18 février 2023

    Il n'y a pas que des humoristes qui "décident" de prendre le volant alors qu'ils ne sont pas en pleine possession de leur capacités. On connait tous des médecins qui se sont endormis au volant après une garde ou une trop longue journée. Ou ceux qui conduisent la nuit alors que leur vision nocturne n'est plus ce qu'elle était à 12 ans.
    L'irresponsabilité est un continuum.

    Dr J-R Werther

  • "Maladie de la causalité" (Freud)

    Le 18 février 2023

    On connait la dénonciation de la rhétorique par les philosophes de l'antiquité : "post hoc ergo propter hoc" soit "à la suite de cela donc à cause de cela". Dérapage rhétorique de la pensée scientifique qui prend une simple corrélation pour un lien de cause à effet : l'homosexualité ostracisée pointée comme cause de la toxicomanie en est un exemple, il y a en effet des toxicomanes non homosexuels... l'homosexualité n'est donc pas nécessaire.
    C'est un peu comme si on accusait le vent de faire bouger les branches de l'arbre pour mieux continuer à ignorer que ce vent ne peut mettre en branle que les branches souples, internes à la structure de l'arbre.
    Et cette erreur scientifique est lourde de conséquence car elle implique qu'il faut soigner les autres de cette société qui fustige l'homosexualité et évite au sujet lui-même d'envisager d'autres raisons à son appétence toxicomaniaque, raisons sur lesquelles il aurait un pouvoir d'intervention qui dépendrait de lui et non des d'autres.
    Et cela nous arrange aussi car nous pouvons ainsi ignorer notre appartenance active à notre "société de consommation" (qui est un vrai diagnostic !).

    Dr P Bourg

  • "Un homme, ça s'empêche !"

    Le 18 février 2023

    Comme disait Albert Camus, à moins d'être débile mental ou en état de démence, on est responsable de ce qu'on fait, ou en l'occurrence de ce qu'on ne fait pas (ici ne pas avoir renoncé à prendre sa voiture alors qu'on n'est pas en état de conduire avec toutes les cochonneries qu'on vient de s'envoyer..) et toute cette culture de l'excuse et de la victimisation permanente et systématique dont le gloubi-boulga pleurnichard que je viens de lire ici est un exemple assez remarquable se fracasse contre le bloc de granit de la Réalité.
    On se fiche complètement de ce que monsieur Palmade se livre à des orgies chimiquement assistées, qu'il s'auto-détruise à la cocaïne ou à l'arsenic si tel est son bon plaisir du moment qu'il prend un minimum de précautions pour ne faire du mal qu'à une seule personne, lui même en l'occurrence. C'est son droit à défaut d'être sa liberté...
    Ici, par égoïsme, désinvolture, mépris de tout ce qui n'est pas son précieux nombril, il a fracassé trois existences et détruit une vie à venir, qu'il assume maintenant devant la justice des hommes et devant ce qui lui tient lieu de conscience.

    Dr J-M Ferrarini

  • Addictions, retroussons nous les manches !

    Le 18 février 2023

    L'addiction est un fléau, que ce soit à une drogue ou à un aliment contenant du sucre par exemple.
    Parmi les nouveaux sujets de réflexion, ce processus délétère devrait être l'objet d'information/mise en garde dès l'enfance comme sujet à très haute priorité, que ce soit à l'école ou au sein de la famille.
    L'ennui est que, par exemple, l'industrie agro-alimentaire s'ingénie à nous rendre tous addicts à ses produits, partout dans le monde.
    En tout cas, une personne atteinte ne peut s'en sortir seule, généralement.
    Retroussons nous les manches sans tarder.

    Dr X Baizeau

  • Palmade, chem sex

    Le 18 février 2023

    Les pauvres hommes.
    Molière

    O Ronsin,IDE

  • P Palmade responsable

    Le 19 février 2023

    L'homosexualité n est pas une maladie donc on reste responsable et coupable.
    L'addiction en est une mais prendre sa voiture transforme cette pathologie en crime potentiel. On reste donc responsable et coupable.
    Enfin, il y a une différence entre un fœtus de 3 mois même s'il est investi et un de 28 semaines donc très viable. Notre corps est à nous mais il y a une limite à notre droit à disposer d'un fœtus viable.
    Donc, celui qui vient de disposer de la vie des autres ne peut être couvert par le sort, soi-disant terrible des homosexuels.

    Dr Braudo, psychiatre

  • Affaire Palmade et violences routières

    Le 19 février 2023

    Très bel article sur les problématiques du mal être en particulier chez les homosexuels. Mais en l'occurrence le problème est d'abord celui des violences routières. Il me semble que dans ce domaine le plus important est celui de la conduite avec prise de toxiques. Que l'on boive de l'alcool, que l'on prenne de la cocaïne ou autre drogues, c'est un problème. Conduire après consommation en est un autre et c'est ici le plus important. Tu prends de la cocaïne? Tu ne conduis pas... c'est aussi simple que cela. Et dans ce domaine le pire est à venir avec l'usage du cannabis qui est massif.

    Dr Olivier Stauffert Annemasse

  • Déni total de la part des usagers de drogues

    Le 20 février 2023

    J'ai essayé de discuter avec les jeunes adultes que je rencontrais parfois, sur Paris à l'époque (donc des gens qui ne prenaient pas la voiture), et qui trouvaient parfaitement normal de consommer tout un tas de produits en soirée. Je passais pour la chiante qui ne prend rien (sauf que j'ai jamais eu besoin de rien pour faire la fête...). Ils ont besoin d'être désinhibés là où d'autres sont très bien sans rien prendre. Ce qui montre déjà l'étendue de leurs névroses...
    Il n'y a rien à en tirer : dans ces milieux c'est chose courante et acceptée que de prendre des drogues. Donc, ils sont influençables +++ puisqu'ils ne font que ce qui est attendu d'eux, ils n'ont aucune personnalité. Ils pensent qu'ils ne sont pas accrocs et qu'ils arrêtent quand ils le veulent. Ils font des mélanges ou font faire un mélange par le copain à côté qui ne sait pas comment faire le mélange, et encore une fois, trouvent cela normal. Ça fait garder les enfants le samedi soir pour s'en mettre plein le nez et revenir les chercher chez papi mamie le dimanche 12h.
    C'était peine perdue de les raisonner, j'ai donc laissé le soin à la vie de leur montrer l'étendue de leur déni et de leur vanité... Je pense que quelques-uns auront une fin à la Sagan... Malheureusement on n'y peut pas grand chose et les gens ne sont victimes que d'eux mêmes.

    Emilie Teyssieres, pharmacien

  • Pierre Palmade, responsable, ou pas ?

    Le 20 février 2023

    Je ne comprends pas, alors expliquez moi...
    Pierre Palmade, sans l'avoir exactement voulu, a broyé des vies. Il n'avait pas tout son discernement, puisqu'il avait pris de la cocaïne (ou plus probablement, un cocktail de drogues qui perturbent la volonté, le jugement, les perceptions, etc).
    Malgré cette altération de son discernement, il est considéré comme coupable de son acte par quasiment tous les commentateurs. Bon.
    Autre affaire, qui a en commun d'associer homicide et drogue : le 23 mars 2018, Mireille Knoll, une femme âgée et accessoirement juive, a été assassinée par un jeune homme légèrement déséquilibré, fortement imprégné de cannabis, et accessoirement disciple d'Allah.
    Les juges l'ont jugé non coupable, au motif que son discernement était altéré par le cannabis.
    En toute logique, les mêmes juges, si on leur présente Pierre Palmade, devraient donc le juger non coupable, lui aussi. Du moins ce serait logique.
    Mais il semble bien que nul ne voit les choses ainsi. Pourquoi ? Je ne comprends pas cette incohérence. Expliquez moi, merci.

    Dr E Robin

  • Philosophie

    Le 21 février 2023

    Syphilis, VIH, monkeypox, réchauffement climatique ... la Nature nous démontre tous les jours, et depuis fort longtemps, qu'elle a horreur des "excès".
    Les notions de vertu et de tempérance, chers aux philosophes anciens mais oubliés par notre monde actuel, avaient peut-être leur raison d'être ?....

    Dr D. Carreau

  • Ne prendre sa voiture

    Le 26 février 2023

    Que si l'on est en état de conduire, c'est tout. Peu importent les raisons de la toxicomanie, a quelque produit que ce soit, on ne conduit pas.
    Et ça qui est étonnant comme le rappelle un confrère, c'est que dans certains cas la perte de discernement liée a la drogue est une "excuse", dans d'autres comme la conduite une circonstance aggravante.
    Et je pense a tous les patients qui sont mis par leurs médecins sous opioïdes ou psychotropes et qui conduisent malgré les mise en garde.
    C'est, pour avoir bossé aux urgences, que je sais que ce genre d'accidents est hélas fréquent.

    Pr André Muller

  • Pierre Palmade, une tragédi erpour les 2 parties

    Le 26 février 2023

    Quelqu’un de célèbre n’a pas à être mis au pilori plus qu’un autre.
    C’est une tragédie pour les 2 parties.
    Comme pour les erreurs médicales, on a le droit et même le devoir de penser au… coupable.
    Lui aussi a besoin d’aide, pas juste d’être exécuté par la rage populaire.

    Dr P Rosset

  • Question

    Le 27 février 2023

    Pierre Palmade a fait un AVC. Et si son accident était tout banalement lié à un AIT...
    Je me rappelle de quelques cas d'AIT suivis dans les jours ou semaines d'un vrai AVC.

    Dr M-L Maine

  • Oser la vérité pour trouver la sagesse

    Le 27 février 2023

    La vérité est que P Palmade, responsable comme tant d'autres pairs, se vit différent donc au-dessus ou hors de la loi commune, pourtant seule garant du vivre ensemble harmonieux. Vivre ensemble qui s'écroule sous les coups répétés de la dialectique des minorités totalitaires aux discours culpabilisants contre l'autre et la société toujours cause.
    L'homosexualité n'est pas pas une maladie et laisse totalement responsable et coupable.
    L'addiction se soigne ou se contient, et prendre sa voiture sous drogue est un crime potentiel.
    Le sort soi-disant terrible des homosexuels n'est pas pire que celui du citoyen lambda condamné à entendre en boucle toutes ces sornettes et accusations répétées suggérant que le bien vivre serait une tare. Triste enseignement pour les jeunes.
    Il est temps que la sagesse réveille les membres de la société et de l'état pour que la loi ne reste pas un vain mot à l'égard toutes les déviances, on est comme on est certes, et certains peuvent en souffrir, mais ça ne dispense pas du respect de la loi. Le pacte social est là.

    GLV, psychothérapeute

  • La toxicomanie, resituer l'affaire P. Palmande dans une réflexion élargie

    Le 04 mars 2023

    Merci pour cet article, qui sans dédouaner P. Palmade ni la gravité de la situation, pose les problèmes de société qui en découlent et sort du voyeurisme spéculatif véhiculé par les médias.

    Ermeline, cadre de santé

  • Jouir de tout, tout de suite

    Le 05 mars 2023

    Ce discours sur le "chemsex" est une illustration de l'effondrement moral qui revient périodiquement dans les moments de perte de sens des sociétés comme c'est le cas actuellement.
    Jouir de tout, tout de suite, sans limite, sans voir au delà de maintenant, sans tenir compte des autres ni même de soi-même, voilà de quoi il s'agit.
    On vit dans le plus formidable moment de l'histoire humaine où toute la culture de l'humanité est disponible dans tous les domaines, où nos connaissances nous ouvrent des portes incroyables sur la compréhension de l'univers, j'en jouis tous les jours et je plains ces personnes qui ne cherchent que ces plaisirs futiles, transitoires et destructeurs.

    Dr J-Y Sovilla

  • Pénalisation de la consommation

    Le 06 mars 2023

    Le trafic de drogue s'installe de façon de plus en plus massive en France avec son cortège de guerre des gangs, de règlements de compte, de corruption, de chantages et d'insécurité généralisée.
    Il serait peut-être temps de se dire que sans consommateur, il n'y aurait pas de trafic et qu'il serait bon de pénaliser la consommation de drogue.
    Certes, les prisons ne sont pas assez grandes pour enfermer tous les consommateurs mais ne peut-on pas attaquer les consommateurs au portefeuille : confiscation du véhicule ayant servi à se ravitailler, amendes proportionnées aux revenus, TIG...
    Un peu de fermeté ne ferait pas de mal dans ce monde où trop de choses sont permises ou tolérées.

    Dr J Delannoy

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