Avancée inespérée pour les négociations conventionnelles
Paris, le vendredi 16 décembre 2022 – Malgré un contexte tendu,
l’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux se sont
mis d’accord sur de nombreux points ce jeudi lors de la dernière
réunion multilatérale.
Changement d’ambiance radical. Après la première réunion
catastrophique du 10 novembre dernier au cours de laquelle les
syndicats avaient presque immédiatement quitté la table des
négociations, après la grève historique du 1er décembre, on
n’attendait a priori pas grand-chose de la nouvelle réunion
multilatérale organisé ce jeudi entre l’Assurance Maladie et les
syndicats représentatifs des médecins libéraux. Et pourtant, les
discussions se sont tenus dans un « bon climat » assure le
directeur de la CNAM Thomas Fatôme, qui a salué « l’intensité
des échanges » et la « qualité de l’écoute ».
Au final, les parties prenantes à la négociation sont arrivés
à un accord sur de nombreux « points de convergence » qui
ont abouti à un document commun d’une trentaine de pages. Petit à
petit, la nouvelle convention médicale, qui doit être finalisée en
principe en mars, prend donc forme, même s’il reste encore des «
points à instruire » selon Thomas Fatôme.
Vers une nomenclature avec trois niveaux de consultation
Le point principal d’avancée des négociations concerne la
simplification de la nomenclature tarifaire, appelée de ses vœux
par les syndicats depuis plusieurs années. Le directeur de la CNAM
a promis de « simplifier les choses au maximum », en
supprimant les « majorations et cotations peu ou pas utilisées
par les médecins ».
Au final, c’est le plan proposé par la Confédération des
syndicats médicaux français (CSMF) qui a la faveur des
négociateurs, à savoir la mise en place de trois niveaux de
consultations selon la complexité de la prise en charge. Même si
les discussions ont bien avancé, de nombreux points reste à
éclaircir, tels que le contenu exact des différents niveaux de
consultations, la liste des majorations n’entrant pas dans la
nomenclature simplifiée et si oui ou non cette nomenclature doit
être différenciée en fonction des spécialités (ce qui nuirait sans
doute à l’objectif de simplification).
Autre avancée importante sur la réforme de la rémunération sur
objectif de santé publique (ROSP). Là encore, les suppliques des
syndicats, qui critiquent depuis des années la complexité excessive
de ce système, ont été entendus. La ROSP va ainsi être recentrée
sur des objectifs de prévention et de santé publique stricto sensu
et sera limité à « un maximum de 15 indicateurs ». La ROSP
sera également plus souvent actualisée et étendue à de plus
nombreuses spécialités.
Désertification médicale : des incitations et peu de
contraintes
Les négociations de ce jeudi ont également porté sur un
engagement du Président de la République, à savoir l’embauche de 10
000 assistants médicaux supplémentaires afin de libérer du temps
médical. Selon l’Assurance Maladie, la création de ce dispositif il
y a trois ans a eu un effet positif sur le nombre de patients pris
en charge par chaque médecin. Pour permettre cette embauche,
diverses procédures incitatives vont être mises en place, avec des
subventions substantielles qui pourront être « pérennisées après
les trois premières années ».
Dans la lutte contre la désertification médicale et les
difficultés d’accès aux soins, ce sont les mesures incitatives qui
sont privilégiées, toute atteinte à la liberté d’installation étant
considérée comme un chiffon rouge par les syndicats. Rien de
nouveau sous le soleil, mais plutôt le développement de dispositifs
déjà existants, comme la majoration du forfait patientèle médecin
traitant (FPMT) pour les libéraux exerçant en zone d’intervention
prioritaire (ZIP) ou le soutien au développement aux équipes de
soins spécialisées (ESS). En retour, la CNAM demande aux médecins
libéraux de s’engager pour répondre aux « enjeux populationnels
de santé publique au-delà de leur patientèle » notamment en
participant à la permanence de soins (PDS) et au service d’accès
aux soins (SAS). Sur ces points-là, « il y a une adhésion des
syndicats mais encore des questions » reconnait Thomas
Fatôme.
D’autres décisions ont été actées lors de ces négociations
fructueuses, tels que la pérennisation des mesures estivales de la
mission Braun (100 euros de l’heure pour la participation au SAS,
15 euros pour la prise en charge d’un patient adressé par le 15…)
et l’abandon du plafond de 20 % pour l’activité de
téléconsultation.
Après des journées difficiles marqués par les grèves, les
manifestations et les déclarations fracassantes, Thomas Fatôme peut
pousser un ouf de soulagement : les négociations avancent.
Je crois que les medecins liberaux ne sont pas tres contents de voir que les IPA gagnent 68 euros la première consultation et 32 euros aux suivantes... soit plus que les généralistes qui ont fait 8 années d’études et des stages avec gardes de nuit pendant des années. C'est MONSTRUEUX, les medecins généralistes titulaires gagnent 25 euros à chaque consultation....
PAS DE NEGOCIATION AVEC UN TEL GOUVERNEMENT qui traite ainsi des médecins triés dès le début par un numerus clausus (aberrant), très mal payés. Ce gouvernement chouchoute des infirmieres sans qualification medicale. Ces IPA que les generalistes devront "soutenir" ? Qu'elles restent en collaboration avec les hôpitaux si ça leur chante, par avec des MG surchargés de paperasse.
Tous les généralistes vont devenir IPA pour être augmentés : c'est la seule solution. ET ils auront raison.
Bravo à ceux qui restent, c'est a vomir.
Dr Isabelle Herry
Le Jim n'interroge que Pr Fatome !
Le 03 janvier 2023
J'ai pour habitude de vous lire mais sur ce point je suis scotchée. Je suis stupéfaite de ne lire que les messages d'auto satisfaction du directeur de la CNAM. Cet article s'apparente à de la propagande à la solde des institutions... Où sont les faits concrets et les avis contradictoires des différents acteurs des négociations ? Ce n'est pas cela le journalisme me semble-t'il...