Covid-19 : vaguelette en vue, mais pas de tsunami !

Paris, le mercredi 16 août 2023 – Si la remontée des cas de Covid-19 est incontestable, les autorités insistent sur la faible ampleur de la reprise tout en appelant à la vigilance.

Pas de panique, ce n'est que la Covid-19. Après avoir disparu des radars pendant des mois, la maladie qui a coûté la vie à plus de 160 000 Français et conduit le gouvernement à prendre des mesures de restriction des libertés sans précédent ressurgit ces derniers mois. Les contaminations repartent à la hausse et l'on évoque à nouveau tests, masques, gestes barrières et isolement. Face à ce regain épidémique, le message des autorités est clair : cette nouvelle vague est pour le moment très faible, mais il faut rester vigilant.

Dans son dernier point de situation en date du 11 août dernier, Santé Publique France (SPF) confirme la faible ampleur de la reprise actuelle. Pour rappel, depuis le 1er juillet dernier, la surveillance continue de la circulation du SARS-CoV-2 a cessé et il n'est donc plus possible de connaître le nombre de cas et d'hospitalisations (conventionnelles et en réanimation) quotidiens. SPF s'appuie donc sur des données partielles, celles des passages aux urgences et des consultations SOS Médecins.

Hausse de 284 % des consultations SOS Médecins pour Covid-19 dans le sud-ouest

Selon les dernières données, les passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 ont augmenté de 31 % lors de la semaine du 31 juillet, tandis que les consultations chez SOS Médecins pour Covid-19 ont bondi de 84 %. « Les effectifs restent à des niveaux bas », tempère immédiatement SPF : si l'on compte actuellement environ 900 passages aux urgences par semaine en lien avec la Covid-19, il y en avait plus de 4 000 lors de l'hiver 2022.

La proportion d'hospitalisations après le passage aux urgences reste également stable selon SPF et la reprise actuelle n'a donc que peu d'impact sur l'activité hospitalière. Le taux d'incidence, qui n'est cependant calculé qu'à partir d'un nombre très réduit de tests, est estimé à 7,7 cas pour 100 000 habitants (en hausse de 24,6 % en une semaine), des chiffres sans commune mesure avec ce que l'on a pu connaître lors de la première vague Omicron en janvier 2022.

Toujours selon SPF, cette reprise épidémique de faible ampleur semble notamment toucher le sud-ouest de la France : en Nouvelle-Aquitaine, les consultations auprès de SOS Médecins pour Covid-19 ont augmenté de 284 % en une semaine. La conséquence, sans doute, de l'afflux de touristes, des rassemblements estivaux et notamment des fêtes de Bayonne, qui ont rassemblé plus de 1,3 million de personnes entre le 26 et le 30 juillet. Après ce grand rassemblement dans la cité basque, le taux de positivité des tests dans la région est passé de 20 à 35 %, indiquent les laboratoires de biologie.

Cette légère reprise de la Covid-19, qui ne concerne pas seulement la France mais également le Royaume-Uni, les États-Unis et le Japon, serait due à un nouveau sous-variant d'Omicron, appelé EG.5 ou « Eris ». Proche du sous-variant XBB.1.5 jusque-là majoritaire (selon des études publiées en pré-print, il existerait une protection croisée entre EG.5 et les variants XBB), ce variant représentait 26 % des virus SARS-CoV-2 séquencés au 17 juillet dernier et serait en passe de devenir majoritaire en France.

« Les preuves disponibles ne suggèrent pas qu'EG.5 présente des risques supplémentaires pour la santé publique par rapport aux autres lignées descendantes d'Omicron en circulation », rassure l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui rappelle cependant que « le risque demeure qu'un variant plus dangereux émerge et provoque une hausse soudaine des cas et des décès ».

Aurélien Rousseau appelle les Français à la vigilance

Dans ce contexte de reprise épidémique, le nouveau ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, se veut rassurant, tout en appelant à la vigilance. « La circulation du Covid en France est certes faible, mais il nous faut rester vigilants, car la situation évolue rapidement. Nous devrons encore pendant plusieurs saisons vivre avec les résurgences du virus », a résumé le ministre ce vendredi, indiquant que « toutes les équipes du ministère sont sur le pont ».

Celui qui a vu, en première ligne, les ravages de la Covid-19 lorsqu'il était directeur de l'Agence Régionale de Santé (ARS) d'Île-de-France en 2020, invite les Français à respecter à nouveau les gestes barrières « qui doivent rester des réflexes pour se protéger et protéger les autres : quand on a des symptômes, le réflexe du masque doit s'imposer ». Lors de ses dernières apparitions publiques dans des hôpitaux, le ministre a d'ailleurs porté un masque en guise d'exemple.

Enfin, le ministre a rappelé l'importance de la vaccination de rappel des sujets à risque, alors que diverses études ont prouvé que l'efficacité du vaccin diminuait au bout de quelques mois. Une nouvelle campagne vaccinale, à destination des personnes à risque (sujets âgés de plus de 65 ans ou personnes souffrant de comorbidités), sera menée à l'automne, en parallèle de celle contre la grippe. Les autorités espèrent pouvoir disposer d'ici là des nouveaux vaccins adaptés au variant XBB.1.5, dont le développement est en cours chez Pfizer et Moderna.

Quentin Haroche

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Vos réactions (4)

  • Grippette ?

    Le 16 août 2023

    Espérons que la 'vaguelette' annoncée ne ressemblera pas au tsunami de la minuscule 'grippette raoultienne'. Eviter donc absolument d'interroger le capitaine du Titanic ! Nous n'avons aucune intention d'être inondés par ses flots logorrhéiques....
    Dr ACR

  • Navigation à vue

    Le 16 août 2023

    Pas de collecte des données, chiffres très inférieurs à la réalité. En fait c’est une vraie vague à mon avis car les enfants et les bébés sont positifs. A chaque fois que cela s’est produit, ça a flambé dans les trois semaines.
    Nous concernant (nous les médecins), si les vaccins sont prêts cet automne, ce sera bien trop tard. A mon avis il faudrait vacciner maintenant.
    En attendant, le bon vieux masque FFP2 dès que le
    patient est fébrile, c’est chaud mais ça marche !

  • Stop à la désinformation @ Mr Haroche

    Le 17 août 2023

    Bonjour,
    je vous cite :" Celui qui a vu, en première ligne, les ravages de la Covid-19 lorsqu'il était directeur de l'Agence Régionale de Santé (ARS) d'Île-de-France en 2020".
    Pour information et selon les chiffres INSEE, la surmortalité en 2020 est inférieure à celle de 2021 et surtout de 2022 qui elle à exploser les compteurs avec plus de 50000 morts en surmortalité. Donc si ravage il y a eu, ce serait plutôt en 2022 qu'en 2020. Et ce phénomène n'est pas franco Français, il touche tous les pays qui ont beaucoup vacciné en particulier en Europe, aux USA et en Australie et chose étonnante, dans des tranches d'âges inhabituelles, c'est à dire les jeunes (en tous cas moins de 50 ans).
    Voilà un phénomène intéressant qui mériterait votre attention et sur lequel vous communiquez très peu. Vous communiquez très peu aussi sur les différentes commissions d'enquête sur Moderna et Pfizer, en Australie, les procès en cours contre Pfizer en Allemagne et en Hollande et dans de nombreux autres pays où le temps de la justice arrive. Il y aura un moment où cela va être de plus en plus difficile de cacher tout cela sous le tapis. Devant un évènement aussi "extraordinaire" que le Covid, pourquoi, contrairement à d'autres pays, aucune commission de type retour d'expérience n'a été mise en place, comme si ce que l'on avait fait était parfait! Les décisions que l'on a prises ont-elles été les bonnes? Mais non!! on continue, allez masque, vaccins et pourquoi pas confinement tant qu'on y est... Très clairement vous alimentez cet état de fait par votre manque d'objectivité et votre incapacité à sortir de votre schéma de pensée dont vous sentez bien qu'il colle de moins en moins à la réalité.
    Dr Bentolia

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