
Cependant, ce texte, qui doit théoriquement être discuté aujourd’hui en commission et éventuellement être voté en séance dans les prochains jours, serait mort-né selon les bruits de couloir du Palais Bourbon.
La disposition proposant « la création d’une profession médicale intermédiaire » est en effet parvenue à faire l’unanimité contre elle !
Le texte, aux contours plutôt imprécis, est censé être une application concrète d’une des propositions du Ségur de la santé. Sa justification préalable est ainsi présentée dans l’exposé des motifs : « L’exercice légal de la médecine en France conduit à un cloisonnement important des professionnels de santé avec d’une part le médecin diplômé d’un bac +10 et d’autre part l’infirmière titulaire d’un bac +3 ».
En pratique il était prévu que les différents ordres professionnels s’unissent pour préparer la création d’une profession médicale intermédiaire, entre l’infirmier de pratique avancée et le médecin traitant et qu’une fois établis les contours de ce nouveau corps de métier, il soit validé par décret.
Mais immédiatement, les intersyndicales de praticiens hospitaliers se sont fendues d’un communiqué commun rageur : « Défendre en 2020 la renaissance du corps des « Officiers de Santé » de I803 (exercer la médecine sans avoir le titre de Docteur en Médecine) il fallait y penser : Olivier Véran l’a fait en réclamant en urgence et en catimini, un blanc-seing pour la restauration d’un corps d’exception ». Fortes de cette critique sans nuance, les organisations ont réclamé « le retrait immédiat de ce projet de loi incongru, dans son intégralité ».
La même ire a été retrouvée chez les syndicats de médecins libéraux, qui a l’unisson, commentaient : « La crise démographique actuelle ne justifie pas la déconstruction du parcours de soins. Cette crise ne durera pas toujours : les projections du Conseil National de l’Ordre des Médecins prévoient une remontée rapide du nombre des médecins à partir de 2025. Elle ne justifie donc pas de réduire comme peau de chagrin les missions du médecin traitant, médecin généraliste le plus souvent, mais réclame plutôt de lui donner les moyens matériels et humains lui permettant d’assurer sa mission auprès de la population ».
F.H.