
Paris, le lundi 14 février 2022 – Promue sur les réseaux
sociaux, la « puff » est de plus en plus populaire chez les
jeunes, mais présente un vrai risque d’addiction selon des
spécialistes.
Un nom anglo-saxon court et amusant, des paquets de couleurs
vives, des gouts variés qui rappellent les bonbons (marshmallow,
coca, fruits rouges…), la « puff » a tout pour séduire les
jeunes. Créé en 2019 aux États-Unis, cette cigarette électronique
préremplie jetable fait un tabac chez les adolescents français
depuis l’été dernier. Tous les buralistes constatent une forte
augmentation de la demande. Promue par des influenceurs sur les
réseaux sociaux Instagram et Tiktok, la puff (mot anglais pour «
bouffée » ou « taffe ») a un prix particulièrement
attractif : environ 8 euros pour 600 « taffes » contre 10
euros pour un paquet de 20 cigarettes et entre 40 et 90 euros pour
une cigarette électronique « classique ».
Un produit très facile d’accès pour les mineurs
Les spécialistes du tabac considèrent que ce taux de 2 % de
nicotine est suffisant pour provoquer une dépendance chez les
jeunes, qui vont ensuite se tourner vers les cigarettes. « Alors
que le vapotage est un dispositif de réduction des risques
formidable, là on a affaire à tout le contraire, c’est une
initiation à la consommation de tabac » déplore Amine
Benyamina, chef du service de psychiatrie et d’addictologie à
l’hôpital de Villejuif. Outre l’aspect addictif, la « puff »
risque également de donner aux collégiens et lycéens une image
positive du tabac.
Les détracteurs de la « puff » pointent également du
doigt sa commercialisation aux plus jeunes. En théorie, comme tout
produit de vapotage, la vente de « puff » est interdite aux
mineurs. «C’est même écrit sur le paquet » explique Loïc
Josseran. En pratique, il n’est pas difficile de se procurer ce
nouveau produit chez les buralistes, où le contrôle de l’âge des
clients serait plus qu’aléatoire selon les témoignages, mais
également en grande surface et sur Internet.
Face à l’ampleur du phénomène, la Fédération
interprofessionnelle de la vape (Fivape) aurait transmis un rapport
à la Direction Générale de la Santé (DGS), afin que des actions
soient entreprises pour limiter la publicité pour la « puff
» et rendre ce produit plus difficile d’accès aux mineurs. De son
côté, le réseau social Tiktok commence à bloquer les vidéos faisant
la promotion des « puff ».
Nicolas Barbet