
Paris, le lundi 4 avril 2022 - Le syndicat Samu-Urgences de France a fait unrêve. Le rêve de 100 premiers jours utiles pour les urgences en France.
Le 25 mars dernier, dans la perspective du scrutin présidentiel, l’organisation dirigée par le Dr François Braun, un proche d’Emmanuel Macron a ainsi dévoilé « 10 actions essentielles pour les 100 premiers jours du futur Président de la République ».
Ces 10 actions ont pour objectif de « diminuer la pression indue sur nos services en les recentrant sur la médecine d’urgence, et non sur une médecine non programmée ou celle que les autres ne veulent plus faire ».
Ce plan de 100 jours, mené à la vitesse de l’aigle de clocher en clocher, s’articulerait en 2 axes : diminuer la pression des services, renforcer l’attractivité des carrières.
Pour désembouteiller les urgences
Pour diminuer l’engorgement des SAU (Service d’accueil des urgences), le syndicat demande en premier lieu la généralisation immédiate du Service d’Accès aux Soins fondé par Agnès Buzyn. Ce SAS met « 24h/24 la régulation médicale au centre du dispositif d’accès aux soins urgents et non programmés avec le déploiement d’outils de téléphonie et du logiciel de régulation médicale SI-Samu pour optimiser la qualité, la sécurité et la coordination de la réponse à ces appels ». Ce déploiement irait de pair avec la mise en place d’un numéro d’appel commun (113) et le déploiement du Besoin Journalier Minimum en lits (BJML) pour les urgences.
Rappelons que ce dernier indicateur permet aux établissements d’évaluer le nombre de lits d’hospitalisation nécessaire au quotidienet ainsi éviter une situation de tension en aval. Le BJML s’appuie sur l’historique des RPU (Résumés de Passages aux Urgences) des trois dernières années transmis par les établissements, en se concentrant notamment sur le mode de sortie des patients, permettant de déterminer le nombre d’hospitalisations quotidiennes en distinguant les mutations (internes à l’hôpital) et les transferts (hors établissement). Si ce BJML est censé s’appliquer depuis une circulaire de 2019, il demeure en pratique peu usité malgré les services que peut rendre ce « bed-management »
Enfin, toujours dans l’idée de diminuer la pression sur les services, SAMU-UDF propose la création d’un service de gestion des hospitalisations programmées et non programmées dans chaque GHT.
Rendre les urgences attractives
Pour attirer davantage vers les métiers de l’urgence médicale, le syndicat propose de reconnaître les assistants de régulation médicale comme une profession de santé, le déploiement des IPA en médecine d’urgence et la revalorisation financière de la permanence des soins de nuit et le weekend pour tous les professionnels de l’urgence et le rattrapage des quatre années d’ancienneté pour tous les praticiens hospitaliers en poste avant octobre 2020.
Enfin son programme d’attractivité suppose « la mise en adéquation des effectifs médicaux et non médicaux de nos services avec les recommandations du référentiel de SUdF ».
Ce référentiel prévoit des ratios maximums de 1,6 patients par heure pour le médecin sénior des urgences, de 6 dossiers de régulation pour le médecin-régulateur et de 7,2 appels pour un assistant de régulation médicale.
Il a été établi il y a plus de 10 ans déjà…
Xavier Bataille