
Coire, le samedi 10 décembre 2016 - Vitus Huonder, évêque de Coire en Suisse a publié un communiqué sur sa vision du suicide assisté et des soins palliatifs qui a créé une belle polémique dans son pays. Si, conformément aux recommandations ecclésiastiques récentes il rappelle que les personnes ayant recours au suicide assisté ne peuvent recevoir le sacrement des malades et l’extrême onction, ses positions sur les soins palliatifs apparaissent comme beaucoup plus fumeuses. Il estime en effet, dans cette lettre ouverte publiée à l’occasion de la journée mondiale des droits de l’homme ce 10 décembre, que les patients bénéficiant de ces soins ne devraient pas non plus avoir « accès » à ces sacrements !
« Ce n’est pas à nous de décider de la vie et de la mort. Dieu pourvoit à notre vie. Dieu pourvoit à notre mort », justifie-t-il en ainsi dans ce texte intitulé « mourir humainement au regard de la foi » (…) « En fin de compte, le processus naturel de la mort ne doit pas être affecté, car il est aussi l’expression de la volonté créatrice de Dieu » ajoute-t-il.
Ces déclarations ont provoqué de nombreuses réactions hostiles
dans cet état largement favorable à ces pratiques. Ainsi
l’association Dignitas, qui milite en faveur de ce qu’il est
convenu d’appeler le « droit de mourir dans la dignité »,
a souligné habilement qu’en suivant le raisonnement de Vitus
Huonder on pouvait considérer comme impie toute la médecine en ce
qu’elle s’oppose aux voies du seigneur.
Rappelons qu’en 1991, la conférence des évêques de France
expliquait « Nous apportons notre plus ferme soutien et nos
encouragements les plus sincères à toux ceux qui développent
actuellement les «soins palliatifs » (…) parce que tout homme qui
souffre invite à une compassion active et efficace » et
appelait de ses vœux à « la formation des membres des
professions de santé, pour que tous les malades en fin de vie
reçoivent des soins appropriés. »
Frédéric Haroche