Zika : nouvelles recommandations pour les femmes enceintes

Paris, le jeudi 4 février 2016 – Avant même que les Centres de contrôle des maladies américains (CDC) n’évoquent un cas probable de transmission du virus Zika par voie sexuelle, le Public Health England (PHE), bien qu’estimant le risque de contamination par ce mode « très bas » recommandait aux hommes infectés par le virus Zika le port du préservatif si leur partenaire est enceinte ou nourrit le projet de l’être. Hier comme l’a indiqué le ministre de la Santé, les autorités sanitaires irlandaises ont diffusé un message similaire. Enfin, en France, le Conseil national professionnel de gynécologie et obstétrique (CNGPO) a publié cette semaine ses recommandations face au Zika.  Il préconise entre autres « l’emploi du préservatif pour les femmes enceintes ou en âge de procréer en zones d’endémie, ou dont le compagnon est suspecté d’être infecté ». Compte tenu de ces multiples alertes, le ministre de la Santé a indiqué qu’elle avait saisi le Haut conseil pour la santé publique (HCSP) afin qu’il se prononce sur cette question. Dès aujourd’hui, « à titre conservatoire », dans les départements concernés les dons de gamètes et les programmes d’assistance médicale à la procréation (AMP) sont suspendus. En métropole, un délai de 28 jours après le retour d’un voyage dans une zone concernée doit être observé avant tout don de gamète ou initiation d’un programme d’AMP.

Un risque de microcéphalie estimé entre 0,1 et 16 % !

Outre ces mesures de prévention, la préoccupation des autorités sanitaires concerne le suivi des femmes enceintes dans les zones infectées. Le ministre a précisé que toutes ont été invitées à consulter un médecin : une recherche du Zika s’est révélée positive pour vingt d’entre elles. Chez ces patientes, si elles ont été exposées au virus Zika au premier ou au second trimestre de leur grossesse, le risque « théorique d’avoir un enfant microcéphale est estimé entre 0,1 et 16 % » relève le CNGPO qui indique que des données plus précises devraient être bientôt fournies par les autorités brésiliennes. Aussi, ces femmes infectées bénéficient d’une surveillance échographique mensuelle (le CNGPO estime qu’elle pourrait être étendue à toutes les femmes ayant voyagé dans une zone d’endémie) et pour l’heure aucune malformation n’a été repérée. Le CNGPO indique « qu’en cas de biométries céphaliques inférieures au cinquième percentile, qu’il y ait ou non un retard de croissance intra-utérin associé, un avis en Centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (CPDPN) est recommandé pour étude du cerveau fœtal. En dessous du troisième percentile après 26 SA, la réalisation d’un IRM systématique et d’un avis spécialisé en CPDPN est préconisé ».

Renforts matériels dans les départements et territoires d’outre-mer

Enfin, en dehors des femmes enceintes, le ministre de la Santé a indiqué hier que deux cas de syndrome de Guillain Barré ont été pris en charge dans les départements français d’Amérique, dont un demeure en réanimation au CHU de Fort de France. Par ailleurs, parmi les neuf cas importés de Zika recensés en métropole, un sujet présente une forme neurologique de l’infection. Afin de renforcer les moyens de prise en charge de ces complications neurologiques, six respirateurs supplémentaires doivent être livrés la semaine prochaine au CHU de la Martinique et deux aux Centres hospitaliers de Cayenne et de Guyane. Enfin, le ministre est attendu dans les départements français d’Amérique avant la fin du mois pour un nouveau bilan de la situation.

Aurélie Haroche

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