Sous les projecteurs : la PrEP et de nouvelles recommandations pour le traitement du VIH

Cette 22ème édition de la "AIDS International Conference" aura été marquée par la consécration de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) et l'entrée d'un inhibiteur de l'intégrase, le dolutégravir dans le traitement de première ligne en association avec par exemple 2 NNRIs. Pour le Pr Jean-Michel Molina, chef de service d'infectiologie à l'hôpital St Louis (Paris) et expert réputé dans le sida depuis plus de 20 ans, "nous disposons aujourd'hui de deux approches préventives de la transmission du virus, la PrEP avec la prise de Truvada® (emtricitabine/ténofovir) et une trithérapie standard à base de dolutegravir, conjugués dans les deux cas à un dépistage".

A ce sujet, l'étude PARTNER 2-HSH valide définitivement l'équation U = U (Undetectable = Untransmittable) en montrant l'absence de transmission au sein de couples sérodifférents dont le partenaire séropositif a une charge virale indétectable (< 200 copies/mL). L'étude incluant 976 couples d'âge moyen de 40 ans, traités pendant 4 ans montre une indétectabilité du virus dans 93% des cas.

Passer de 3 molécules à 2 ?

Pour réduire les effets secondaires et gagner en compliance, la tendance est aujourd'hui à une bithérapie à la place d'une trithérapie. Les études SWORD 1 et 2 ont abordé cet aspect en évaluant l'efficacité et la tolérance du couple dolutegravir + rilpivirine face à un schéma standard à trois ou quatre molécules différentes. L'étude conclut à la non-infériorité de l'association dolutégravir/rilpivirine face au traitement conventionnel avec à S48 des résultats d'efficacité comparables et des taux d'échecs virologiques faibles. Le profil de tolérance est également en faveur de la bithérapie avec notamment une amélioration des biomarqueurs rénaux et du turnover osseux.

L'argent reste le nerf de la guerre…

Pour les experts, nous aurons bien besoin de ces avancées importantes. Aujourd'hui près de 37 millions de personnes vivent avec le virus VIH. Même si le nombre d'infections baisse de même que le nombre de décès annuel, le manque de financement fait peur conjugué à une démographie en forte croissance. Le risque est bien présent de voir l'épidémie repartir à la hausse si les budgets ne suivent pas. ONUSIDA a estimé à 7 milliards de dollars par an le coût d'une fin d'épidémie à l'horizon 2030.

Dr Claude Biéva

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