22nd international AIDS Conference
Du 23/07/2018 au 27/07/2018
- Amsterdam
Sous les projecteurs : la PrEP et de nouvelles recommandations pour le traitement du VIH
Cette 22ème édition de la "AIDS International
Conference" aura été marquée par la consécration de la
prophylaxie pré-exposition (PrEP) et l'entrée d'un inhibiteur de
l'intégrase, le dolutégravir dans le traitement de première ligne
en association avec par exemple 2 NNRIs. Pour le Pr Jean-Michel
Molina, chef de service d'infectiologie à l'hôpital St Louis
(Paris) et expert réputé dans le sida depuis plus de 20 ans, "nous
disposons aujourd'hui de deux approches préventives de la
transmission du virus, la PrEP avec la prise de Truvada®
(emtricitabine/ténofovir) et une trithérapie standard à base de
dolutegravir, conjugués dans les deux cas à un dépistage".
A ce sujet, l'étude PARTNER 2-HSH valide définitivement l'équation
U = U (Undetectable = Untransmittable) en montrant l'absence
de transmission au sein de couples sérodifférents dont le
partenaire séropositif a une charge virale indétectable (< 200
copies/mL). L'étude incluant 976 couples d'âge moyen de 40 ans,
traités pendant 4 ans montre une indétectabilité du virus dans 93%
des cas.
Passer de 3 molécules à 2 ?
Pour réduire les effets secondaires et gagner en compliance, la
tendance est aujourd'hui à une bithérapie à la place d'une
trithérapie. Les études SWORD 1 et 2 ont abordé cet aspect en
évaluant l'efficacité et la tolérance du couple dolutegravir +
rilpivirine face à un schéma standard à trois ou quatre molécules
différentes. L'étude conclut à la non-infériorité de l'association
dolutégravir/rilpivirine face au traitement conventionnel avec à
S48 des résultats d'efficacité comparables et des taux d'échecs
virologiques faibles. Le profil de tolérance est également en
faveur de la bithérapie avec notamment une amélioration des
biomarqueurs rénaux et du turnover osseux.
L'argent reste le nerf de la guerre…
Pour les experts, nous aurons bien besoin de ces avancées
importantes. Aujourd'hui près de 37 millions de personnes vivent
avec le virus VIH. Même si le nombre d'infections baisse de même
que le nombre de décès annuel, le manque de financement fait peur
conjugué à une démographie en forte croissance. Le risque est bien
présent de voir l'épidémie repartir à la hausse si les budgets ne
suivent pas. ONUSIDA a estimé à 7 milliards de dollars par an le
coût d'une fin d'épidémie à l'horizon 2030.
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