Des nouvelles rassurantes d’Afrique du Sud

Le Cap, le mardi 21 décembre 2021 – En Afrique du Sud où il a été détecté pour la première fois, les premières données semblent confirmer la faible létalité du variant Omicron.

En cette période morose marquée par la panique liée au variant Omicron et le retour des restrictions en tout genre, toute nouvelle rassurante est bonne à prendre. Cette année, le miracle de Noel pourrait venir d’Afrique du Sud, pays où le nouveau variant du Sars-Cov-2 a été détecté pour la première fois il y a environ un mois. Car si la nettement plus grande contagiosité de la nouvelle souche est désormais acquise, les informations qui nous viennent de la nation arc-en-ciel semblent indiquer qu’il est aussi moins pathogène.

Les chiffres sont assez parlants : tandis que l’Afrique du Sud fait face à une explosion des cas (multiplication par 25 des contaminations quotidiennes en seulement trois semaines), les hospitalisations restent stables. Actuellement, 7 600 Sud-Africains atteints du Covid-19 sont hospitalisés, soit 40 % de moins que lors du pic de la vague précédente. Les décès sont également stables, avec environ 30 morts par jour dus au Covid-19.

Des hospitalisations moins lourdes et plus courtes

« Les hospitalisations n’augmentent pas à un rythme aussi spectaculaire que les contaminations » résume Michelle Groome, directrice de l’Institut National des maladies transmissibles (NICD). Selon des données révélées par le ministre de la Santé Joe Phaahla, seule 1,7 % des personnes contaminés par le variant Omicron ont dû être hospitalisés, alors que ce chiffre montait à 19 % lors des précédentes vagues de variant Delta. Même pour les personnes hospitalisées, l’évolution de la maladie semble moins sévère. « Nous avons observé une baisse du nombre de personnes nécessitant une oxygénothérapie » indique Waasila Jassat, épidémiologiste au NICD, qui explique également que les hospitalisations sont plus courtes. De plus, pour le ministre de la Santé, il est possible que le pic des contaminations soit bientôt atteint, puisque le nombre de cas baisse déjà dans la région de Prétoria, la première à avoir été touchée par le variant Omicron.

Ces informations rassurantes sont-elles transposables à l’Europe et à la France, où la vague Omicron vient à peine de débuter ? Rien n’est moins sûr. D’abord parce que la population sud-africaine est bien plus jeune (et donc beaucoup moins sujette aux formes graves) que celle de notre vieille Europe. Ensuite parce que, selon les autorités sanitaires sud-africaines, la relative faible ampleur de la vague actuelle est due à la forte immunité naturelle de la population : selon des études sérologiques, plus de 70 % des Sud-Africains auraient déjà été contaminé par le Sars-Cov-2.

Les Britanniques restent inquiets

Au Royaume-Uni, qui est devenu l’épicentre européen de la vague Omicron, on a beaucoup de mal à partager l’optimisme des scientifiques sud-africains. « Il va y avoir de plus en plus de patients atteints par le variant Omicron à l’hôpital et en réanimation » prévient Chris Whitty, principal conseiller scientifique du gouvernement britannique. « La vague devrait toucher l’hôpital peu après Noel ». Pour le moment, seuls 65 personnes atteintes du variant Omicron ont été hospitalisés au Royaume-Uni et un seul est décédé. Mais pour Chris Whitty, la plus faible létalité de ce variant ne compensera pas sa contagiosité accrue.

Autre source d’inquiétude pour les Européens, le vaccin semble moins efficace contre Omicron que contre Delta. Selon l’Agence de Santé Publique du Royaume-Uni, un sujet qui a reçu sa deuxième dose il y a plus de 6 mois ne serait protégé qu’à 10 % contre les formes graves liés au variant Omicron. Dans ce contexte, l’importance d’administrer rapidement une dose de rappel à tous les Britanniques devient primordiale. Plus de 41 % des Britanniques ont déjà reçu leur 3ème dose, ce qui fait du Royaume-Uni le leader européen dans ce domaine.

Quentin Haroche

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Vos réactions (5)

  • Auto-limitation

    Le 21 décembre 2021

    Et voilà le travail! Le SARS-CoV-2 aurait trouvé, sans nous, le meilleur chemin vers sa disparition.

    JP Moreau (biologiste en retraite)

  • Chut

    Le 21 décembre 2021

    Ne dites pas ça vous allez gâcher toute la stratégie d'épouvante qui doit au moins durer jusqu'aux élections.

    Dr Yves Delorge

  • Ce que l'on sait montre les bétises en oeuvre

    Le 22 décembre 2021

    Les données génomiques permettent d'évoquer le passage dans des serrures différentes, animales. Il est évoqué des rongeurs et d'ailleurs les gros chats anglais se font remarquer. Vu la non gestion des influenzas depuis des années, il s'était installé une forme de rente , pour une partie de systèmes de santé dans le monde. Là , visiblement, il est escompté faire mieux, sauf que les langues se délient et les expressions fleuries sont de sortie :
    - politique : https://www.msn.com/en-us/news/us/the-white-house-is-wrong-to-blame-the-unvaccinated-for-omicron/ar-AAS08pn
    -scientifique: https://www.cidrap.umn.edu/news-perspective/2021/12/most-covid-related-euas-backed-low-quality-data-review-finds moralité : comme l'on fait des tests de résistance des banques, quid des tests des systèmes de santé ?

    Là il est évoqué un R° de 4, aucun masque de qualité en place, ni système de test en quantité, qualité et localisation. Cela donne quelle image ? Quelle image surtout que certains médecins se permettent de qualifier des citoyens d'une manière qui pourrait et ou devrait justifier de sérieux retour de bâton.

    Dr Bertrand Carlier

    PS: l'indication de R° pourrait être parmi ceux qui justifie le passage d'un système de gestion "normale " à d'autres, bien sûr, en temps de paix ... L'usage du mot guerre est le tue confiance par excellence...

  • Ravis de vous entendre

    Le 23 décembre 2021

    Ha mes chers confrère qu'est-ce que ça fait du bien de vous lire!
    Peut-être ne sommes nous pas si peu nombreux que ça à être resté éveillés?
    Vous croyez que nous allons enfin pouvoir sortir du bois et être entendu ?
    Oui mon cher Dr Carlier, rien n'est jamais sûr! Mais le pire non plus n'est jamais sûr. Certes susciter de faux espoirs peut être cruel. Mais là je crois que nous en serions plutôt à arrêter de désespérer les gens. Mais peut-être les journaliste finissent-ils par devenir dépressif après 2 années de propos catastrophistes.

    Dr Alain Gartenne
    PS : Peut-être aussi devrait-on cesser d'asséner qu'une 3° ou 4° dose de vaccin inéfficace sur ce variant du virus allait nous sauver d'une dangerosité que pour l'instant rien ne semble confirmer. Laissons ces propos aux laboratoire Pfizer et Moderna. Il le font très bien et au moins on comprend pourquoi.

  • Immunité naturelle...raciste ?

    Le 30 décembre 2021

    Donc on nous a certifié en Juillet dernier (l'Institut Pasteur entre autre...) que malgré un virus très contagieux, seule 5% de la population Française a été contaminée par le SARS-COV2 en 18 mois (encore et toujours une modélisation fantaisiste...), que de toute façon l'immunité acquise par l'infection est moins bonne que l'immunité vaccinale, mais on nous dit à présent qu'en Afrique du Sud "la relative faible ampleur de la vague actuelle est due à la forte immunité naturelle de la population : selon des études sérologiques, plus de 70 % des Sud-Africains auraient déjà été contaminé par le Sars-Cov-2"...on en est pas à une contradiction près il est vrai...

    Amis médecins unissez-vous, réagissez collectivement et faites cesser cette mascarade, vos patients vous en supplient! Vous êtes les seuls à avoir cette légitimité, nos lois et nos institutions ne nous protègent plus.

    C.Barrois (Chef de projets cliniques)

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