Les Etats-Unis bientôt indépendants du virus ?

Washington, le lundi 5 juillet 2021 – A l’occasion du jour de l’Indépendance, le président américain Joe Biden a célébré le succès de la campagne de vaccination et le recul de l’épidémie mais a averti les Américains que la guerre contre la Covid-19 n’était pas encore gagnée.

245 ans après s’être libéré du joug anglais, les États-Unis s’apprêtent à devenir indépendant de la Covid-19. C’est en substance ce qu’a déclaré le président américain Joe Biden à la Maison-Blanche ce dimanche, alors que les Américains célébraient leur fête nationale. Comme le veut la tradition, nombre d’entre eux se sont réunis en famille et entre amis pour un barbecue et un feu d’artifice.

Une célébration presque normale particulièrement bien venue après plus de 15 mois de restrictions en tout genre. Pays le plus touché en mortalité absolue (plus de 605 000 morts), les États-Unis connaissent, comme la plupart des pays occidentaux, une forte baisse de l’épidémie depuis plusieurs mois due à la hausse des températures et surtout à une vaccination massive. Le pays compte ainsi environ 15 000 contaminations et 300 morts par jour, des chiffres plus de 10 fois inférieurs à ceux du mois de janvier.

La vaccination, « un acte patriotique » selon Joe Biden

« Nous n’avons jamais été aussi proches de déclarer notre indépendance face au virus » a déclaré filant la métaphore le président américain, qui a également souligné l’importante reprise économique du pays (7 % de croissance annoncée pour 2021). Mais le leader démocrate, connu pour sa modération, a également tenu à rappeler à ses concitoyens que la guerre n’était pas encore gagnée et qu’une nouvelle vague était possible. Il a ainsi appelé ses concitoyens à se faire vacciner, « l’acte le plus patriotique qui soit ».

Tout comme les pays européens, les États-Unis font en effet face à deux menaces.

Tout d’abord le variant delta, plus contagieux que les précédentes mutations du Sars-Cov-2, qui représente déjà plus de 40 % des nouvelles contaminations outre-Atlantique. Après près de 6 mois de baisse continue, cette nouvelle mutation a déjà provoqué une légère augmentation du nombre de cas dans le pays.

Une Amérique coupée en deux ?

Seconde menace, le fameux plafond de verre vaccinal. Les États-Unis affichent certes une couverture vaccinale très importante, puisque 54,5 % des Américains ont reçu au moins une dose et 47 % les deux doses. Mais le nombre d’injections quotidiennes est en forte baisse : de plus de 3 millions par jour à la mi-avril, le pays est passé à environ 650 000 vaccinations par jour. Aucune des nombreuses incitations mises en place dans les différents États américains pour pousser la population à se faire vacciner n’a porté ses fruits. L’objectif symbolique fixé par le président Biden de 70 % d’adultes vaccinés  le 4 juillet n’a pas été atteint.

Selon les sondages, les populations les plus réticences à se faire vacciner sont les jeunes, les minorités ethniques (Afro-américains et Latinos) et les conservateurs. Ainsi, alors que 86 % des électeurs démocrates déclarent avoir reçu une dose d’un vaccin contre la Covid-19, ils ne sont que 45 % chez les républicains. La disparité est également très grande selon les États. Alors que plus de 65,5 % des habitants du Vermont (un État progressiste du nord-est) sont complètement vaccinés, ils ne sont que 30 % dans l’État conservateur du Mississippi. Anthony Fauci craint donc que l’Amérique soit rapidement coupée en deux parties, une protégée par le vaccin, une autre à la merci du variant delta.

Quentin Haroche

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