
Paris, le lundi 3 mai - Ce matin presque tous les collégiens
et la moitié des lycéens retrouvaient leurs établissements fermés
depuis quatre semaines.
Pour contrôler la circulation du virus dans ces structures,
alors qu’à la différence des plus jeunes, les niveaux de
transmission sont similaires chez les adolescents que chez les
adultes, le gouvernement mise sur les autotests. Ainsi, des
millions d’autotests doivent être livrés (jusqu’à 60 millions en
juin) pour que chaque personnel puisse se dépister deux fois par
semaine (à partir du 3 mai) et les élèves des lycées une fois par
semaine (à partir du 10 mai).
Les autotests toujours en Chine ?
Premier problème : « les autotests ne sont toujours pas arrivés » informe Philippe Vincent secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale (SNPDEN) sur France Info. « Samedi, j'ai même appris que l'essentiel des autotests étaient encore en Chine. Je pense qu'effectivement lundi il ne se passera pas grand-chose » poursuit-il.Pourquoi pas à domicile ?
Deuxième difficulté : les modalités sont laissées à la
discrétion des établissements, avec cependant pour recommandation
que les lycéens réalisent les tests en présence des personnels de
l’éducation. Ce qui n’est pas sans poser des
difficultés.
« Qui, concrètement va encadrer ces autotests ? Et d’un
point de vue matériel, comment on organise tout ça ? », se
demande ainsi Bruno Bobkiewicz, proviseur de la cité scolaire
Hector Berlioz à Vincennes et secrétaire national du Syndicat
national des personnels de direction de l’Éducation nationale Unsa
(SNPDEN Unsa). Les questions sont multiples qui vont du recueil des
autorisations pour les mineurs à la gestion des déchets en passant
par la formation des enseignants. Une situation rendue encore plus
complexe quand on connaît les difficultés chroniques de la médecine
scolaire, alors que la majorité des lycées ne compte qu’une seule
infirmière pour 1 000 élèves.
« On peut imaginer une approche assez simple : on choisit
un lieu à l’intérieur du lycée puis, classe par classe, les élèves
viennent y pratiquer leur autotest, sur le temps scolaire, sous la
supervision d’un personnel médical, de médiateurs ou de
volontaires », propose le ministre de l’Éducation. À noter que
le consentement écrit des responsables légaux des élèves mineurs et
des élèves majeurs est indispensable pour l’application d’un
autotest.
Une vision semble-t-il un peu idyllique. « A ce stade, nous
ne savons pas comment on va pouvoir faire passer tous les lycéens
une fois par semaine (...) cela nécessiterait des sessions du lundi
5h au vendredi minuit sans interruption, c’est irréalisable »,
déplore Philippe Vincent.
A cela le ministre répond : « On va d'abord former les
élèves à leur utilisation au sein de leur établissement. Et
ensuite, l'idée, c'est qu'ils puissent à terme s'autotester chez
eux ».
Sans oublier qu’il faudra immédiatement isoler et faire passer
un test PCR aux sujets positifs.
Xavier Bataille