
Plus de 5 000 professionnels de santé, dont 2 500 pneumologues environ, étaient présents à Lille pour cette 12e édition du congrès de pneumologie de langue française.
Les deux thèmes principaux étaient l’asthme-allergie et la tuberculose, maladies « dans l’air du temps », qui nécessitent une collaboration particulière entre les tous les acteurs concernés : pneumologue, allergologue, pédiatre et médecin généraliste
De la notion de contrôle de l’asthme
Concernant l’asthme, plusieurs recommandations ont été publiées en 2007. Soulignons la réactualisation récente des recommandations de la Global Initiative for Asthma (GINA) qui peuvent être téléchargées sur le site : http://www.ginasthma.com. L’asthme est classé en fonction de son niveau de contrôle défini à partir de 6 critères cliniques : intensité et fréquence des symptômes diurnes (1), retentissement sur les activités quotidiennes (2), symptômes nocturnes et nombre de réveils nocturnes (3), recours ou non à des traitements de secours (4), présence et fréquence des exacerbations (5) et mesure du flux expiratoire de pointe (PEF) ou du volume expiratoire forcé (FEV) chez les enfants de plus de 5 ans (6). L’asthme est ainsi classé en asthme « contrôlé », « partiellement contrôlé » ou « non contrôlé ». Le choix du traitement dépend du niveau de contrôle de la maladie. Cinq paliers de traitements sont proposés allant des seuls bêta 2 mimétiques d’action brève à la demande sans traitement de fond, jusqu’aux associations de bêta 2 mimétiques d’action brève à la demande, d’un corticoïde inhalé, d’un bronchodilatateur longue durée d’action, voire de corticoïdes per os (dose la plus faible possible) ou de l’omalizumab (anti-IgE) pour le palier 5.
Par ailleurs la Société de Pneumologie de Langue Française, la Société de Médecine du Travail, l’Association Asthme et Allergie ont tenu une conférence d’experts en 2007 sur la prise en charge des asthmatiques allergiques (http://www.splf.org/s/thotlib/pub/lib/pdf/recoSPLF.pdf).
En bref, on peut retenir que tout asthmatique
de plus de 3 ans doit maintenant avoir un bilan allergologique et
que l’interrogatoire doit systématiquement recherché la
présence d’une rhinite associée à traiter pour améliorer le
contrôle de l’asthme. Sur le plan paraclinique, le dosage des IgE
sériques totales ainsi que la recherche systématique d’une
éosinophilie ne sont pas préconisés en pratique chez
l’asthmatique sauf lorsqu’une aspergillose bronchopulmonaire est
suspectée et avant la mise en place d’un traitement anti-IgE (pour
les IgE sériques).
Enfin, près de 10 % des asthmes étant d’origine professionnel, il
est recommandé d'être particulièrement vigilant quant à l’origine
de l'asthme en cas de métiers à haut risque : professions de
nettoyage, agricoles, boulangers, peintres, coiffeurs,
professionnels de santé, soudeurs. Le site internet asmanet, site
de référence sur l’asthme, régulièrement mis à jour, permet en
particulier de connaître les agents causaux et les métiers à risque
: www.asmanet.com.
… à la suppression du BCG
Concernant la tuberculose, l’année 2007 a été
marquée par la suspension de l’obligation vaccinale par le BCG pour
les enfants et les adolescents (http://www.splf.org/s/thotlib/pub/lib/pdf/a_CSHPF070309.pdf)
et par la présentation du programme national de lutte contre la
tuberculose qui définit plusieurs axes prioritaires (
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/tuberculose/dossier_
de_presse_programme-national-lutte-contre-tuberculose_20070711.pdf).
Rappelons que le BCG reste obligatoire chez les adultes exposés au
risque tuberculeux et que les nouvelles directives imposent la
poursuite de la vaccination chez les enfants et adolescents les
plus exposés.