
Un Français sur quatre fume quotidiennement
Le dépistage organisé du cancer du poumon bientôt expérimenté
Grégoire Griffard
Grégoire Griffard
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Une étude vient d'être publiée dans le JAMA Network Open par Blake Thomson et collaborateurs, de la société américaine de cancérologie à Kennsaw en Géorgie.
https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2797597
Il s’agit d’une étude de cohorte prospective représentative de la population américaine, suivie entre Janvier 1997 et Décembre 2018. 551 388 participants, âgés de 25 à 84 ans à l’inclusion, y ont participé. 74 870 décès ont été dénombrés parmi les participants, âgés de 25 à 89 ans entre 1997 et 2018 :
• 38 078 (50,9 %) parmi les femmes, et 36 792 (49,1 %) parmi les hommes,
• plus nombreux parmi les blancs (71,6 %), suivis par les noirs (15,4 %) et les hispaniques (9,7 %).
Le non fumeur représentant la référence (RR=1), on observe que le risque de mortalité augmente, aussi bien parmi les hommes que parmi les femmes, avec l’ancienneté du tabagisme, parmi les ex-fumeurs. Ce risque (RR) passe de 1,01 (arrêt avant l’âge de 35 ans) à 1,68 (arrêt entre 55 et 64 ans) parmi les hommes, et il passe de 1,04 (arrêt avant l’âge de 35 ans) à 1,83 (arrêt entre 55 et 64 ans) parmi les femmes. Parmi celles et ceux qui continuent à fumer (fumeurs actuels), le risque de mortalité est multiplié respectivement par 2,90 et 2,70.
On retiendra de cette étude que le risque de mortalité lié au tabac est presque multiplié par 3 chez les femmes (risque plus élevé que chez les hommes), et que si l’arrêt du tabac est précoce (avant l’âge de 35 ans), il n’y a pas de différence avec les non fumeurs en termes de mortalité.
Mais le mieux est de ne jamais commencer à fumer !
Dr P Arvers
En Chine, le programme national de dépistage du cancer du poumon a été mené dans 12 villes réparties au sein de 8 provinces. Il consistait à proposer un unique scanner thoracique à faible dose à tous les adultes de 40 à 74 ans, asymptomatiques, mais présentant un risque élevé de cancer du poumon.
Entre février 2013 et octobre 2018, plus d'un million d'individus ont été recrutés dans cette étude, et un cancer a été diagnostiqué chez 3 581 d'entre eux après un suivi médian de 3,6 ans. Sur les 223 302 participants considérés à haut risque de cancer du poumon, 79 581 (soit 35,6 %) ont bénéficié d'un scanner et 143 721 (64,4 %) non.
La mortalité par cancer du poumon était 31 % plus faible dans le groupe à haut risque ayant bénéficié d'un dépistage et la mortalité toutes causes était réduite de 32 % par rapport aux patients à haut risque non dépistés.
Cette étude a été publiée dans le Lancet en avril 2022 :
https://www.thelancet.com/journals/lanres/article/PIIS2213-2600(21)00560-9/fulltext#%20
Dr Philippe Arvers, 7ème CMA, OTCRA-UGA